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 Eli cinematic universe

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Eli' du swag
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MessageSujet: Eli cinematic universe    Eli cinematic universe  EmptyMar 18 Sep - 22:08

Spoiler:

- Pourquoi il gueule encore ?

Je me laisse tomber sur une chaise et prend ma tête entre mes mains. J’ai tout bien fait comme il fallait. Je l’ai nourri, je l’ai lavé, je l’ai changé – j’ai même attaché sa putain de couche à l’endroit, cette fois. Pourquoi est-ce qu’il gueule tout le temps ? Pourquoi il me laisse pas me reposer, maintenant que j’ai fait l’effort de l’expulser de mon utérus ? Enfin remarquez, c’est peut-être parce que justement j’ai pas fait l’effort qu’il est en rogne. Peut-être que ça lui a pas plu, qu’on m’ouvre le bide et qu’on l’extirpe directement de là sans autre forme de procès. Ou peut-être, de manière plus vraisemblable, que c’est juste un putain de bébé et que gueuler, c’est ce qu’ils font.

*Ou peut-être qu’il a besoin d’affection, ce gamin. Tu le prends jamais dans tes bras. *

- T’as qu’à le prendre dans tes bras, toi, je marmonne. Perso, j’ai pas envie de le rapprocher de mes tympans. Et arrête de lire dans mes pensées, je sais que t’es en train de le faire.

Charlie soupire, et je soupire aussi. Je sais qu’il a raison, cet abruti. Je suis une mère horrible. Je suis pas câline, je sais pas comment le tenir dans mes bras, j’ai toujours qu’à moitié compris comment on change une couche et puis mes seins ne font pas assez de lait. Tout le monde me dit que ça va s’arranger, que ça fait que cinq jours, mais je sais que c’est pas vrai. Je suis sans doute un des pire trucs qui va lui arriver dans la vie, à ce gosse. Je sais pas si vous vous rendez bien compte, mais j’ai commencé à être une mauvaise mère bien avant qu’il naisse. Avec toutes les conneries que j’ai faites quand j’étais enceinte, c’est presque étonnant qu’il ait pas une jambe en moins ou deux fois trop d’yeux. Pourtant, protéger les gens c’est pas un truc que j’ai trop de mal à faire d’habitude. Mais pour ce bébé, j’ai même pas fait l’effort d’essayer. Et ouais, c’était facile de faire comme s’il n’était qu’un fardeau dont j’avais pas à prendre soin quand son existence était encore plus ou moins abstraite. Mais maintenant qu’il est là, qu’on l’a sorti de mon bide comme un parasite monstrueux dans un roman d’horreur – désolée pour la comparaison, je suis quelqu’un de très créatif – je peux plus faire comme si c’était pas réel. Pas maintenant que c’est un vrai petit humain, pas depuis qu’il a serré mon index dans ses petites mais en me regardant et en répandant des hectolitres de bave sur ma chemise.

Le problème, vous voyez, c’est pas juste que je suis une mauvaise mère et que j’en ai ultra marre de ce gosse qui braille toute la journée. Le truc, c’est que j’aimerais sincèrement être une bonne mère. Parce que je l’aime, ce petit merdier, même s’il me prend la tête. Je l’aime depuis la première fois que je l’ai tenu dans mes bras, même s’il ressemblait à un monstre sorti des enfers – alors qu’en vrai il sortait juste de ma chatte mdr mais les vrais diront que c’est la même chose – et qu’il était entièrement couvert de sang. C’est pour ça qu’après, j’ai évité au maximum de le reprendre dans mes bras. Plus on veut bien faire, plus c’est difficile de mal faire, vous voyez. Et ce gosse, dès que je l’ai vu, j’ai eu envie d’en faire le plus heureux du monde. Comme quoi, l’instinct maternel, c’est pas juste des conneries qu’on me racontait pour m’empêcher de me jeter d’une falaise quand j’étais enceinte. Le problème, c’est juste que ça suffit pas. Contre toute attente, avoir envie d’être une bonne mère ça a pas fait de moi une bonne mère. Ça a pas rempli mes nibards de lait, ça m’a pas rendu plus douce, plus pédagogue, plus au courant de ce que je suis censée faire pour que mon gamin devienne pas alcoolique dès ses onze ans et demi.
Je suis pas faite pour ça, je le sais. Peu importe combien j’essaierai, je serais toujours une mauvaise mère, je serais jamais capable de l’aimer comme il faut. Y a pas de mode d’emploi, pour ça, y a pas de cours. Tous ceux à qui je demande me disent qu’il y a pas de solution miracle, que j’y arriverais à ma manière, que ça prend juste du temps. Ils se rendent pas compte, je crois, d’à quel point je suis larguée. D’à quel point c’est pas naturel, pour moi, d’être responsable de quelqu’un d’autre que moi-même. J’y arriverais pas. J’ai personne pour me prendre la main, pour me dire qu’on y arrivera ensemble, que c’est pas seulement mon problème. Parce que c’est seulement mon problème. Noé a disparu, Ercan ne voudra probablement plus jamais me voir, Lucain n’a clairement pas que ça à foutre. Je suis toute seule, à l’exception d’un gros poney qui ne peut même pas changer une couche.

*Meuf, il se passe trop de choses dans ta tête. J’arrive même pas à suivre. *

- Je t’avais demandé d’arrêter, je lance, sèchement. De toute façon, j’ai besoin de prendre l’air. Appelle Mérédith s’il y a un problème. Ou appelle personne remarque, je m’en fous.


Faire comme si j’en avais rien à foutre pour pas montrer que je suis une incapable, c’est la vie que j’ai décidé de mener. Avoir l’air de pas essayer, pour que personne s’aperçoive que j’échoue. Charlie n’est pas dupe, mais ça marche bien sur le reste du monde. J’en demande pas plus.
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MessageSujet: Re: Eli cinematic universe    Eli cinematic universe  EmptyMer 19 Sep - 3:15

Je me téléporte sans me retourner – principalement parce que ce serait bizarre et certainement dangereux – pour me retrouver dans le parc du Sanctuaire, soit à quelques dizaines de mètres de l’endroit dont je suis partie. Oui, j’aurais pu y aller à pieds. Mais comme ça personne ne sait où je suis allée, et puis c’est vachement plus classe on va pas se mentir. Personne ne vient à cet endroit du parc, parce qu’il y a une bélua poule hyper agressive qui couve dans le coin et qu’elle attaque tous ceux qui s’approchent un peu trop de son nid. J’ai réussi à l’amadouer avec des graines, ça m’a pris trois jours mais j’avais vraiment besoin d’un endroit calme où réfléchir tranquillement au vaste foutoir qu’est devenu ma vie. Et où je peux pleurer sans qu’on me voie, aussi, parce que j’en avais marre de devoir me planquer dans les chiottes.

Je m’assois par terre, lance quelques graines à la bélua – maintenant que j’y réfléchis, c’est peut-être juste une poule dans la mesure où je ne l’ai jamais vue sous forme humaine – et puis je me mets à chialer. J’ai l’impression de passer tout mon temps à retenir mes larmes, en ce moment, alors forcément quand j’arrête de les retenir c’est pas vraiment beau à voir. Je vous vois d’ici vous dire « ohlala quand même Elisha, t’es une sacré grosse fragile de merde » et non seulement je vous emmerde, mais en plus je voudrais bien vous y voir. Aller chercher des reliques sacrées et combattre des méchants c’est bien gentil, mais ça m’avait pas préparée à gérer à la fois un bébé, un taux d’hormones extrêmement fluctuant, et une probable dépression post-partum. Donc niquez-vous. Je pleure si je veux.

Bref, je chiale ma bonne grosse race pendant dix minutes en essayant d’oublier que je suis une merde, que j’arriverais jamais à m’en sortir et que je vais ruiner la vie de ce gosse. Et puis je me calme, un peu, et tout en essuyant mon nez sur ma manche j’essaie de réfléchir à ce que je vais faire maintenant. Je peux pas le laisser, ce gosse, c’est le mien. Je peux pas penser qu’à moi, faire passer ma peur de l’échec avant son bien-être. Il sait pas que je suis une incapable, lui. Et il a besoin de moi. Je le sais, tout ça, je le tourne et je le retourne dans ma tête depuis cinq jours. Je sais bien ce que je suis censée faire. Essayer, jusqu’à ce que j’y arrive. Faire semblant de savoir ce que je fais, jusqu’à ce que ce soit le cas. Après tout, c’est sans doute ce que font tous les parents. Mais pourquoi ça me paraît si dur, si douloureux, si peu naturel ? Et si je le fais tomber, si je l’empoisonne ou que je le noie sans faire exprès ? Et si je le rends méchant, frustré, triste, s’il devient comme moi mais en pire ? Ou juste comme moi, remarquez, ce serait déjà pas top. Comment je saurais si je fais les choses bien, ou à quel point je les fais mal ?
Putain, c’est tellement injuste. Pourquoi je dois gérer ça toute seule ? Je l’ai pas fabriqué toute seule, ce mioche. Je devrais pas avoir à m’en occuper toute seule. Je sais bien que ça arrangerait pas forcément les choses rapport à son avenir si j’impliquais Noé dans le truc, mais n’empêche que je me sentirais sacrément moins perdue. Enfin, c’est pas non plus comme si j’avais le choix d’impliquer Noé ou non. Aussitôt retrouvé, aussitôt disparu, le mec. C’est sans doute mieux comme ça, mais n’empêche que c’est un sacré gros enfoiré. Et que je suis toute seule.

Mais le gosse aussi, il est tout seul. Si je le laisse, je vaux pas mieux que Noé. D’un autre côté, s’il grandit entouré de protecteurs du bonheur, sans que je puisse lui refiler tous les défauts, il aura probablement une vie plus épanouie. Bref, c’est un sacré merdier et laisser tourner en boucle dans ma tête les mêmes questionnements stériles n’apporte vraisemblablement pas de solution immédiate à mon problème. Quoique, je sais bien que l’option de l’abandon total et complet de mon rôle de mère n’en est pas vraiment une. Mieux vaut une mère pas au top que pas de mère du tout, non ? J’ai juste besoin de temps pour m’y faire. J’espère.

*Eli, tu devrais revenir. *

Je lève les yeux au ciel. L’animal a augmenté de beaucoup ses capacités magiques, dernièrement, et ses pouvoirs télépathiques s’étendent sur une distance de plus en plus conséquente. Évidemment, il ne s’en sert pas pour grand-chose d’autre que pour me faire chier.

* Quand je t’ai dit d’appeler quelqu’un en cas de problème, Charlie, je pensais pas genre à moi. *

*C’est pas un problème avec le bébé. Enfin pas vraiment. Tu devrais vraiment venir maintenant. *

Je sens un frisson d’angoisse me parcourir le dos. Charlie qui prend sa voix sérieuse, ça n’augure rien de bon. Comme s’il se passait pas assez de trucs à la con dans ma vie, hein.
Je me téléporte dans ma chambre fissa, et je reste éberluée devant le spectacle qui s’offre à moi. Mérédith est là, ce qui n’a rien de vraiment inhabituel, ainsi que Charlie, et ma mère. Ma mère, putain. Après quatre ans sans que j’aie eu le moindre contact avec elle, elle est là, au beau milieu de la pièce. Et elle tient mon bébé dans ses bras. Là, c’est comme si mon vague instinct maternel cessait d’un seul coup d’être à l’arrière-plan et prenait toute la place disponible dans mon cerveau. Peut-être que c’est ça, le déclic qui me manquait : un monstre à terrasser, pour me prouver que je suis capable de protéger ce gosse. Ou peut-être juste que pour une fois je sais précisément ce qui est bien pour lui, c’est-à-dire rester le moins longtemps possible au contact de mon empoisonneuse de mère. En tout cas, ça me regonfle à bloc. Je m’avance, calmement, et puis je rassemble tout ce que j’ai de colère pour lui lancer mon regard le plus noir.

- Tu le reposes dans son berceau maintenant, j’ordonne, d’une voix de j’espère la plus ferme possible. Ou je te pète la gueule, connasse.
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MessageSujet: Re: Eli cinematic universe    Eli cinematic universe  EmptyDim 23 Sep - 3:44

- Elisha ? Elle a dit être ta mère et elle ne mentait pas, alors je l’ai laissée…

Je prends une profonde inspiration et je pose un regard aussi bienveillant que possible sur Mérédith. Je ne sais pas quand elle va piger qu’il n’est pas infaillible, son pouvoir de merde : le fait que ce soit bel et bien ma mère, ça garantit pas qu’elle ait de bonnes intentions. Enfin, ça servirait à rien de piquer une crise contre la chef des Protecteurs, de toute façon. Ce serait même contre-productif.

- C’est bon, Mérédith, je m’en occupe. Tu peux nous laisser.

Je fais même l’effort de sourire, histoire d’être un peu convaincante. Si je dois effectivement péter la gueule à ma daronne, je préfère que ça soit à l’abri des regards.
La magicienne n’insiste pas – elle sait que ça ne sert pas à grand-chose d’essayer de me faire changer d’idée - et sort, fermant la porte derrière elle. Ma mère n’a pas bougé. Elle tient toujours le bébé contre elle et lui fait des sourires idiots, sans même me regarder. Qu’est-ce qu’elle manigance ? Faire des risettes à un gosse, c’est franchement pas son genre. Est-ce qu’elle va le kidnapper pour me punir de m’être enfuie, ou bien lui arracher le coeur et s’en servir pour fabriquer une potion de jouvence ? Parce que c’est vrai qu’elle a pris quelque rides, la génitrice, depuis la dernière fois. Et je suis sûre qu’elle hésiterait pas à sacrifier un nourrisson pour une peau de pêche et des fesses fermes.

*C’est ta mère quand même, Elisha… *

Le ton réprobateur de Charlie me fait machinalement lever les yeux au ciel. Ce canasson a un drôle de sens des priorités, vraiment.

* Tu crois vraiment que c’est le moment de lire dans mes pensées ? Lis plutôt dans les siennes, bolosse. *

Profitant du fait que mon abruti de poney ait détourné mon attention l’espace de quelques secondes, ma mère se met à faire des gouzis-gouzis à mon bébé. Oui, vraiment. Quel que soit le jeu qu’elle joue, visiblement elle a décidé d’y aller à fond.

- Tu m’as pas bien entendue ? Tu le reposes. Tout de suite.

Elle lève – enfin baisse, je fais toujours un mètre quarante-cinq – finalement les yeux vers moi, tout sourire, et repose délicatement le gosse dans son berceau. Merde, ça commence à être inquiétant, cette histoire. Est-ce que c’est comme dans ces romans où le méchant s’est pris un coup sur la tête et a oublié qu’il était méchant ?

- Elisha, bonjour, glisse-t-elle, la voix mielleuse. Je savais que tu ne pouvais pas te passer d’être le centre d’attention, mais je ne pensais pas que tu en étais au point de vouloir voler la vedette à ton propre enfant.


Nope, autant pour moi, elle a tous ses esprits. J’esquisse un sourire amer. Je sais que répondre à ses provocations ne fera jamais qu’empirer les choses.

- Ouais, t’as raison, c’est tout moi, lâché-je. Qu’est-ce qui t’amène ? T’as besoin d’argent, ou de l’âme d’un gamin innocent à offrir à l’aether de la mort ?

Elle laisse échapper un petit rire et contourne le berceau, pour se poster face à moi. J’avais oublié qu’elle était si grande. Enfin, elle ne doit pas dépasser le mètre soixante-dix, mais n’empêche que je risque le torticolis si je veux la regarder dans les yeux. C’est peut-être mieux comme ça, remarquez, dans la mesure où je risque de n’y lire que de la déception et du mépris.

- Je viens rendre visite à mon petit-fils, rien de plus. Ce n’est pas tous les jours qu’on devient grand-mère, après tout.

Je jette un regard furtif à Charlie. Son pouvoir ne fonctionne pas aussi bien que celui de Mérédith, mais il devrait réussir à savoir quand quelqu’un pense l’inverse de ce qu’il raconte. Enfin je suppose.

* C’est confus. Mais je crois pas qu’elle mente. *

- Ouais, d’accord. Et comment tu sais que t’as un petit-fils ? Tu m’espionnes ?


Elle hausse légèrement les sourcils, comme lorsque je posais une question idiote lorsque j’étais enfant. Généralement, cette mimique était immédiatement suivi d’une réponse sèche et relativement humiliante ; alors, je me prépare à m’en prendre plein la gueule.

- Bien sûr, que je t’espionne. Enfin bien sûr, pas directement : c’est pour ça qu’on a inventé les hommes de main. De temps en temps, je les envoie prendre des nouvelles. Je pensais sincèrement que tu t’en serais doutée, depuis le temps. Tu crois vraiment que j’aurais laissée mon unique fille partir en vadrouille avec une de mes licornes, sans garder un œil sur elles ?

Cette fois, c’est moi qui me marre. La simple idée de ma mère se faisant du souci pour moi, ça a quelque chose de marrant dans le genre absurde.

- C’est ça. Comme si t’en avais un jour eu quelque chose à foutre de moi.

Elle soupire, tire à elle l’unique chaise qui meuble ma chambre, et s’assoit dessus. Elle semble lasse, tout à coup, toujours sans que je parvienne à savoir s’il s’agit d’un stratagème ou non.

- Ecoute, Elisha… Je sais que je n'ai pas été une très bonne mère. Je sais que tu m’en veux, et que tu as probablement des raisons pour ça, mais tu ne peux pas faire comme si je ne m’étais jamais souciée de toi. Tu es ma fille.

C’en est trop pour moi. À quoi elle joue, bordel de merde ? Est-ce qu’on va vraiment se poser là, boire un petit café et discuter du bon vieux temps comme si elle n’avait pas passé toute mon enfance et mon adolescence à me prouver que je n’étais qu’une merde sans valeur ? Comme si elle ne m’avait pas complètement délaissée au profit de mon frère ? Comme si elle n’avait pas buté mon putain de père ?

- Arrête d’essayer de m’embrouiller. Je te laisserais plus jouer avec moi, tu sais ? J’ai plus peur de toi, morue. Dis-moi ce que t’es vraiment venue faire ici ou tire-toi, si tu veux pas que je casse tous tes doigts.

- Tu as toujours du mal à contrôler ta colère, n’est-ce-pas ? Demande-t-elle, calmement. Je te l’ai dit : je suis là pour voir mon petit fils.

Elle marque une pause et plante son regard dans le mien, provoquant chez moi un imperceptible frisson. Bien sûr que j’ai encore peur d’elle. Il ne faut juste pas qu’elle le sache.

- Et puis, j’espérais que nous pourrions discuter, toi et moi. Repartir sur des bases un peu meilleures, à défaut d’être bonnes.


Je manque de m’étrangler avec ma salive. Je savais qu’elle n’avait aucune race, pourtant, mais là c’est le pompon qui fait déborder la charité avant les bœufs. Je me retiens de ne pas casser ses doigts tout de suite, parce qu’après il faudrait que j’explique ça à Mérédith et ça foutrait un sacré merdier, et je réponds avec ce qui me reste de calme :

- Pardon ? Tu veux qu’on reparte sur de meilleures bases ? Tu crois que comme ça, en un claquement de doigts, je peux oublier tout ce que tu m’as fait ? Tu crois que je peux juste te pardonner d’avoir assassiné mon père ?

Contrairement à son habitude, elle ne réplique pas. Elle n’esquisse même pas de mimique moqueuse, ne me jette pas de regard lapidaire. Je ne lis que de la surprise dans ses yeux, et quelque chose que je pourrais presque interpréter comme de la tristesse si je ne la connaissais pas si bien. Le silence s’installe, un ange passe – c’est une expression hein, si un ange avait réellement traversé la pièce comme ça de but en blanc ça aurait été bizarre pour tout le monde – et quelques secondes s’écoulent. Je n’ose pas vraiment reprendre ma tirade, parce que j’étais sûre qu’elle répondrait au quart de tour et que ça m’a un peu coupée dans mon élan.
Finalement c’est elle qui brise le silence, d’une voix un peu incrédule :

- Elisha… Tu penses vraiment que j’ai tué ton père ?
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MessageSujet: Re: Eli cinematic universe    Eli cinematic universe  EmptyDim 23 Sep - 15:31

Je la fixe sans ciller, tentant de lui transmettre par le regard toute la haine et la rage que je ressens actuellement. Est-ce qu’elle va vraiment me faire ce coup-là ? Ça lui suffit pas, d’avoir tué son mari, il faut en plus qu’elle joue à l’innocente, qu’elle me prenne pour une conne ? Je sais très bien ce que j’ai vu, ce jour-là. Je veux bien croire au hasard, vous savez, mais avoir d’une part une mère connue pour ses talents de potionniste et d’autre part un père retrouvé mort tout recroquevillé devant un bol de thé, ça fait quand même une grosse coïncidence. Et elle m’aura pas, cette vipère. À défaut de payer pour son crime, elle aura au moins l’obligeance de l’avouer.

- Ose me dire que c’est pas vrai.

Elle ne détourne pas le regard, ne semble pas particulièrement déstabilisée par ma demande. Elle a juste l’air triste, un peu, que je l’accuse de meurtre sans autre forme de procès. Encore une ruse, évidemment. J’espère comprendre bientôt où elle veut en venir, parce que ça va vite me gonfler.

- Ce n’est pas vrai.

Elle a prononcé ça posément, en détachant bien chaque mot. Évidemment, c’est pas mentir qui va lui poser problème. Elle est plus à ça près. Dommage pour elle, on ne me ment pas – enfin techniquement on peut, c’est juste que j’ai moult moyens de découvrir la vérité.

- Charlie ?

Il reste silencieux quelques secondes, ce qui en soi est bizarre. Je suis sûre qu’il est en train de lire des trucs atroces dans son esprit, genre qu’elle est pas du tout ici pour arranger les choses mais plutôt pour arracher la peau de mon visage et s’en faire un bonnet de bain, quelque chose comme ça. Normal que Charlie veuille me ménager, mais j’ai besoin de la vérité.

* … Je suis désolé, Elisha. Je crois pas qu’elle mente. *

Incroyable comme tout et tout le monde semble décidé à me faire chier, aujourd’hui. J’ai enfin l’occasion de prouver que ma mère est une horrible meurtrière, et il faut que ce foutu bestiau devienne incapable de lire correctement dans la tête des autres. Heureusement que j’ai de la ressource, hein.

- Ouais, c’est ça. Ton pouvoir, il marche bien que pour me casser les burnes, hein ? Surveille-la, je vais chercher Mérédith.


J’embarque le gamin avec moi parce qu’il n’est pas question que je le laisse entre les griffes de ma génitrice, et je me téléporte jusqu’à l’infirmerie où Mérédith s’affaire à réparer des bras cassés et à soigner des rhumes. Elle ne rechigne pas trop à me suivre, probablement parce qu’elle se sent un peu coupable d’avoir fait rentrer la personne que je déteste le plus au monde chez moi, et en deux temps trois mouvements nous sommes de retour dans ma chambre.

- Vas-y, je lance à ma mère, tout en reposant le gosse. Redis-le. Tu t’en tireras pas si facilement.

Cette fois encore, elle ne perd pas sa contenance. Elle est calme, posée, comme quelqu’un qui sait qu’il n’a rien à se reprocher. Un putain de stratagème. Reste juste à espérer que Mérédith ne va pas tomber dans le panneau.

- Je n’ai pas tué ton père. Je te le promets.

La magicienne perplexe un instant face à cette affirmation probablement un peu étrange sortie de son contexte, et puis elle adresse un regard curieux à ma mère. Bizarre qu’elle ne semble pas indignée devant ses mensonges éhontés, mais après tout Mérédith est une spécialiste pour ce qui est de pardonner des trous du cul. Sans doute qu’elle est en train de chercher une lueur d’humanité dans le regard de ma génitrice, un truc comme ça.

- Elle dit la vérité.

Je serre les dents et aussi les poings dans l’espoir de contenir les larmes qui me montent aux yeux. C’est pas possible. Rien de tout ça n’est vrai. J’ai envie de hurler, de coller un pain à Mérédith, de tout foutre en l’air de et me barrer pour toujours. Elle ne peut pas dire la vérité. J’ai des preuves, je sais ce que j’ai vu. Elle peut embrouiller ma licorne et ma chef autant qu’elle veut, mais moi je vois clair dans son jeu. Enfin pas tout à fait clair parce que j’ai toujours pas pigé ce qu’elle foutait là ni ce qu’elle veut, mais en tout cas je sais qu’elle ment. Peu importe comment elle a réussi à contourner les pouvoirs de Mérédith et de Charlie : elle se fout de nous. Et y a que moi que ça inquiète, apparemment.

- Je vais vous laisser régler ça, murmure Mérédith.

Elle disparaît prestement, sentant probablement arriver l’explosion de colère qui menace d’éclater sur leurs tronches. Moi, je bous toujours à l’intérieur. Les larmes que je tente de retenir finissent vite par ne plus du tout être contenues, et je me retrouve à chialer comme une victime face à ma daronne, qui reste de marbre.

- Je te crois pas, je lâche d’une voix étranglée, tremblante de colère.


- Compréhensible, répond-t-elle, d’une voix étonnamment douce. Mais je crois que tu as assez de preuves pour ne plus trop avoir le choix.

Elle s’approche de Charlie et flatte son encolure, avec beaucoup plus de respect que ce à quoi je l’ai habitué. Peut-être qu’elle veut le monter contre moi, l’inciter à repartir avec elle et à me laisser seule. Après tout, c’est à elle qu’il appartient à la base, et venir ici pour me voler mon pote le plus fidèle ce serait bien son genre – oui, mon meilleur ami est un poney et je vous emmerde profondément.

- Charlie, laisse-nous s’il te plaît, lui glisse-t-elle. Il y a des choses dont nous devons discuter.


L’équidé ne bouge pas, et pose sur moi son regard préoccupé. Je pourrais dire et penser tout ce que je voudrais à propos de cette sale bête, il reste toujours aussi loyal. Il ne me laisserait pas seule avec elle, pas si je ne le veux pas. Mais, en vérité, il le faut. Parce qu’il n’y a qu’une seule chose dont j’ai davantage envie que de lui péter la gueule, et c’est d’avoir des réponses à toutes les questions que je me pose depuis que je me suis enfuie de la maison familiale, il y a de ça quatre ans. Et personne d’autre qu’elle ne pourrait me les donner.
Je fais signe à Charlie d’obéir, et il sort de la pièce à pas lents. C’est juste nous deux, maintenant. Enfin, nous deux et un bébé qui ne va probablement pas tarder à recommencer à brailler.

- Alors, qu’est-ce que t’as à me dire ? C’est quoi, l’explication pour une mort soudaine et brutale à quarante ans ? Tu vas me dire qu’il a fait une crise cardiaque, peut-être ?

Elle ne répond pas immédiatement, et je dois me retenir très fort de ne pas lui coller une tarte pour accélérer le processus. Je ne peux pas frapper ma mère devant mon bébé, ça risquerait de lui donner des idées… Alors j’attends, avec toujours cette impression que ma colère va me brûler de l’intérieur. J’attends qu’elle me donne une bonne raison de la croire, ou, bien mieux, une bonne raison de lui défoncer sa race.

- J’ai pas l’intention de te mentir, Elisha, finit-elle par répondre, la voix légèrement étranglée. Je n’ai pas tué ton père, et personne ne l’a tué. Il était malade. Ni toi ni moi n’aurions rien pu faire pour le sauver, et c’est sans doute la première chose que j’aurais du te dire lorsqu’il est mort. Tout aurait pu être plus simple, si j’avais eu le courage d’être une bonne mère… Enfin, je suppose que c’est trop tard.
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